« Mon extraordinaire c’est la voix »
Interview de Matteo Ostolidi
Retrouvez les podcasts des interviews « l’Extraordinaire dans votre ordinaire » issus de l’émission radio sur RCF
Voici un extrait de l’interview de Matteo Ostolidi dans le cadre de l’émission de radio L’Extraordinaire dans mon Ordinaire, diffusée sur RCF.
Pour écouter l’intégralité du podcast de l’interview de Matteo Ostolidi, vous pouvez consulter le podcast au format MP3 ci-dessous.
- — Bonjour Matteo. Alors Matteo, tu es étudiant, animateur de radio. Tu es aussi en apprentissage de chant lyrique au conservatoire. Alors j’aimerais que tu nous parles de ton extraordinaire dans ton ordinaire. Quel est-il pour toi?
- — Bonjour Anne-France, merci beaucoup pour ton invitation, cette fois-ci de ce côté du micro. Ta question elle m’a un peu fait réfléchir parce qu’elle n’est pas du tout évidente, l’extraordinaire dans l’ordinaire, on ne sait pas trop parfois comment commencer, mais moi il y a une chose qui m’est quand même venue à l’esprit hyper rapidement, c’est la voix. Alors je ne dis pas ça parce que tu viens de dire que je suis apprenti lyrique, que je trouve ma voix fantastique, du tout.
- Mais il y a quand même dans toutes mes expériences, dans ma vie, que ce soit personnel, professionnel, associatif, peu importe, un rapport fort avec la voix qui est pour moi comme un super pouvoir qu’on apprend au fur et à mesure à développer.
- Pourquoi la voix? parce que ça m’a aidé à sortir de moments assez particuliers dans la vie. J’ai fait partie de ces jeunes, beaucoup trop, qui se sont fait harceler à l’école, au moment, à la fin de l’école, au début du collège. Et j’ai eu cette chance de me passionner à ce moment-là pour l’art oratoire, les concours d’éloquence, qui, je ne sais pas s’ils sont des vrais concours d’éloquence ou pas, pour les grands éloquents et je me suis rendu compte à ce moment-là où ça n’allait pas très bien pour moi socialement, que j’avais la même voix que ceux qui savaient se défendre. Et j’ai pris conscience que j’avais une voix.
- Qu’une voix c’est un ton qui peut être grave, qui peut être aigu, qui peut être rapide, qui peut être posé, saccadé, et j’ai vu tout le pouvoir que ça avait. Et j’ai pris plaisir à m’écouter. Alors ce n’est pas quelque chose qu’il faut que ce soit conscient mais de temps en temps se rappeler que, et bien la façon dont on parle, ça peut un peu changer les choses dans sa vie. Donc peut-être que mon extraordinaire dans mon ordinaire ce serait la voix que j’ai ensuite exploitée par la radio, puisque je fais de la radio sur RCF, mais on m’a peut-être entendu sur RCF il y a quelques années de cela car j’ai commencé il y a un peu plus longtemps. J’ai eu des expériences militantes où j’ai fait des discours.
- Et puis peut-être la consécration, là où j’apprends vraiment la voix, c’est le Conservatoire, qui est un concours de circonstances pour moi. Je suis passionné d’opéra, qui est l’art lyrique à son paroxysme, qui est l’exploitation d’absolument tout ce qu’on a dans le corps, les résonateurs, les vibrations, le souffle, pour projeter une voix la plus puissante possible et cet enseignement là, au conservatoire, est absolument passionnant, parce que j’ai l’impression de maîtriser un super pouvoir que les autres n’ont pas. Alors tu vas me dire “ah mais tout le monde a une voix” mais ils ne sont pas conscients de tout ce qu’ils peuvent faire avec.
- Et à chaque cours que j’ai avec ma prof, que je salue, Anne, je me rends compte que c’est possible de faire sortir tel son. Je me rappelle de la première phrase qu’elle m’a dite lorsque elle m’a dit “bah ce serait bien de passer le concours d’entrée”, elle m’a dit vous avez un nom du chanteur lyrique Matteo Ostolidi, et je fais: “oui, malheureusement je n’en ai pas la voix” et elle me fait: “oui mais vous pourriez être surpris de ce qui sort de votre bouche”.