« Mon extraordinaire est quand on réussit, pendant un temps, à ce que tout le monde ait travaillé sur la même pâte à modeler, en faisant le même sujet et en arrivant au même résultat »
Interview de Denis Hagenauer
Retrouvez les podcasts des interviews « l’Extraordinaire dans votre ordinaire » issus de l’émission radio sur RCF
Voici un extrait de l’interview de Denis Hagenauer dans le cadre de l’émission de radio L’Extraordinaire dans mon Ordinaire, diffusée sur RCF.
Pour écouter l’intégralité du podcast de l’interview de Denis Hagenauer, vous pouvez consulter le podcast au format MP3 ci-dessous.
- — Bonjour. Nous sommes aujourd’hui avec Denis Hagenauer, un retraité hyperactif et passionné. Alors Denis, pour vous, quel est votre extraordinaire dans votre ordinaire?
- — L’extraordinaire dans l’ordinaire, c’est une question qui n’est pas facile, j’ai un peu réfléchi à ça avant, je vais être honnête, j’ai triché un petit peu. Je rattache ça plutôt à un environnement professionnel, alors je dirais professionnel entre guillemets, puisqu’aujourd’hui je n’ai plus d’activité, j’ai des activités bénévoles pour le réseau Entreprendre. Et donc à ce titre là, j’ai été contacté récemment par ma nièce, ma nièce qui est assistante de production, qui a fait des études dans tout ce qui est arts et spectacles et gestion, un secteur qui est pas très simple en ce moment, où l’on vit, où l’on survit plutôt. Elle travaille à Paris mais elle est caennaise d’origine et elle a conservé des liens avec une association laquelle fait beaucoup de choses qui s’appelle la French Corp, et qui actuellement tourne une série, une mini série on appelle ça, une web mini série, qui s’appellera Résistance qui est un truc à mi-chemin entre Kaamelott et la Grande Vadrouille et qui va être diffusée sur le web. Ils sont en post-production en ce moment.
- Tout ça, je ne le savais pas il y a deux mois au moment où elle m’appelle et où elle me dit qu’elle a un générique à enregistrer et qu’elle cherche désespérément quelques musiciens pour le faire. Et quand je lui demande quels musiciens, elle me dit qu’il s’agit plutôt de musiciens classiques, et là je me sens complètement perdu, je ne sais pas du tout ce que je vais pouvoir faire pour cette histoire-là.
- Puis à force de creuser un petit peu, en utilisant justement mon réseau, puisqu’on en parlait tout à l’heure, on réussit à monter quelque chose, pour une fois il aura servi à quelque chose, grâce au COVID, puisqu’on contact l’orchestre de Caen qui a, malheureusement pour lui, des créneaux libres qui se libèrent tout d’un coup, parce qu’il y un concert qui devait être donné qui ne va pas être donné. Et bien au final il se trouve que le générique va être enregistré par l’orchestre de Caen dans la grande salle du conservatoire.
- Et on me demande d’y aller, on me demande d’y aller pour rencontrer un petit peu tout le monde, c’est normal, c’est moi qui a été la petite étincelle qui a permis à ça d’arriver. Et sincèrement quand j’y vais, j’y vais mais complètement à reculons. On est dans le confinement, il ne fait pas beau, ça va être une musique de film, voilà, ça n’a rien de péjoratif mais c’est pas totalement ce à quoi j’adhère au départ. Je ne connais pas grand monde à part ma cousine là-bas et j’y vais pour faire le lien, faire du lien social. Donc j’y vais et puis à ma grande surprise mais ça se passe plutôt bien au départ. C’est-à-dire que l’équipe de la French Corp, l’association de tournage, ils sont très pros. Ils ont des sweat-shirts avec le logo, ils ont tout une équipe de tournage pour faire le making of, c’est parfait. Et puis l’administratrice et la directrice de la communication du conservatoire, de l’orchestre, on se trouve tout à fait en phase sur la façon de communiquer. Et puis je me rends compte que ça peut leur servir à quelque chose d’avoir une entrée un petit peu sur le monde du digital, sur les web séries. L’orchestre est très content de jouer pour une vraie cause, ce qui n’est pas le cas quand on répète à blanc pour un concert qui n’aura pas lieu.
- Donc tout le monde est assez content, et ça se passe bien et je m’assois dans la salle. On est très peu nombreux: ils sont cinquante sur scène et on est trois fois moins dans la salle. Et ils font un premier filage de du générique, c’est très court, ça dure quarante secondes, et là, à ma grande surprise alors que la musique, c’est une musique de série, quoi, elle est faite pour une série, pour aller avec des images, bien je me sens complètement transporté ailleurs. Et puis je vois que tout le monde est transporté ailleurs: les musiciens, on l’a déjà dit, parce qu’ils ont le plaisir d’avoir un objectif et que leur musique reprenne un sens. Le chef d’orchestre parce qu’il se trouve qu’il connaît le compositeur de la musique qui est venu là aussi et malgré leur écart d’âge, ils se connaissent…