« Mon extraordinaire dans mon ordinaire est de marcher tous les jours »
Interview d’Hélène Frebourg
Retrouvez les podcasts des interviews « l’Extraordinaire dans votre ordinaire » issus de l’émission radio sur RCF
Voici un extrait de l’interview d’Hélène Frebourg dans le cadre de l’émission de radio L’Extraordinaire dans mon Ordinaire, diffusée sur RCF.
Pour écouter l’intégralité du podcast de l’interview d’Hélène Frebourg, vous pouvez consulter le podcast au format MP3 ci-dessous.
- — Bonjour Hélène Frebourg, nous vous accueillons dans l’atelier des talents, en tant qu’auteur puisque vous venez d’écrire un livre qui s’appelle “mieux vivre avec la fibromyalgie ». C’est d’ailleurs votre témoignage puisque vous êtes aussi atteinte de cette maladie dont on entend peu ou mal parler. On en entend peu parler, c’est une maladie peu connue.
- Alors pour vous, quel est votre extraordinaire dans votre quotidien, justement, de malade, dans votre ordinaire de malade?
- — Alors c’est une question qui n’est pas bien facile et ça suscite finalement de faire un petit peu un retour en arrière. C’est une maladie du “mal partout” avec, moi j’appelle du “multi bordel”, où finalement on a mal partout et il y a plein de dérèglements.
- Et pendant qu’on est en train de démêler tout ce bazar là je peux vous dire que l’extraordinaire, c’est pas bien facile de le trouver. Mais, maintenant où j’ai démêlé un petit peu tout ça, moi, mon extraordinaire c’est de réussir à faire des choses que je ne pouvais pas faire, comme de marcher ou d’arriver à augmenter ma capacité de mouvement et de régularité au quotidien.
- Ça, c’est vraiment extraordinaire, le mouvement finalement c’est ce qui nous procure de l’extraordinaire parce qu’on dépasse ses limites. On peut se reconnecter à la nature et se sortir de cet enfermement de la boule de feu dans laquelle on est finalement emprisonné avec la colère, le manque de reconnaissance et toutes ces choses là. Voilà ce que je pourrais dire pour dire un petit extraordinaire.
- — Donc votre extraordinaire c’est de marcher mais vous marchez où et comment et combien de temps, puisque pour vous, et si j’ai bien compris, c’est très difficile.
- — Alors il y a pas si longtemps que ça, il y a quelques années, aller faire les courses dans une petite supérette c’était mon Everest tellement j’avais mal aux jambes, mal au dos, des brûlures, et vraiment, c’était tout un cirque.
- Et puis petit à petit à force d’avoir nettoyé sur différents registres tous ces différents bazars, et là je vais vous en épargner le détail parce que c’était vraiment extraordinaire chiant maintenant à l’extraordinaire si d’aller marcher tous les jours quelle que soit la météo, ça c’est déjà un extraordinaire parce que ça oblige à se mettre dans les conditions d’une routines et d’assiduité. Et c’est déjà une façon très extraordinaire parce que ça remet en cause l’organisation du quotidien.
- Et puis après je me fixe des objectifs.
- L’année dernière après le confinement où je n’avais marché que 2000 pas par jour en tournant en rond autour de chez moi, c’était un peu ré-enfermant, je me suis remise à marcher sur la plage et je me suis fixée de de marché 4000 pas par jour et là c’était mon Everest. Petit à petit de jour en jour je me suis aperçue que sur la plage de Trouville ou je marche chaque jour d’escalier du camping des falaises noires, c’était cette limite de 3000 pas et il y a des jours j’y arrivais pas et l’escalier me paraissait extrêmement loin et puis tout d’un coup l’extraordinaire arrive quand on a dépassé les escaliers sans s’en rendre compte et qu’on est déjà au deuxième escaliers qui remonte dans une résidence privée, là ça fait 5000 pas et ça je peux vous dire que c’est un vrai extraordinaire parce que, voilà tellement on souffre de différentes choses, on se dit qu’on arrive plus à rien et arriver à ça et puis rebelote le lendemain et re-re-re, et c’est ça qui redonne une certaine joie et une certaine forme d’extraordinaire dans ce quotidien.