« Mon extraordinaire c’est un soleil couchant »
Interview de Guillaume Hénault-Morel
Retrouvez les podcasts des interviews « l’Extraordinaire dans votre ordinaire » issus de l’émission radio sur RCF
Voici un extrait de l’interview de Guillaume Hénault-Morel dans le cadre de l’émission de radio L’Extraordinaire dans mon Ordinaire, diffusée sur RCF.
Pour écouter l’intégralité du podcast de l’interview de Guillaume Hénault-Morel, vous pouvez consulter le podcast au format MP3 ci-dessous.
- — Alors nous sommes aujourd’hui à Cabourg pour que vous puissiez nous parler de votre extraordinaire dans votre ordinaire.
- — Exactement. Aujourd’hui je vous propose un petit voyage aussi. Il est un peu tard, on frôle un peu le couvre-feu mais nous sommes sur la digue de Cabourg. Elle a une particularité aussi: elle surplombe un petit peu cette longue plage de Cabourg. Il est maintenant 21H40-45, le soleil est en train de nous dire au revoir. Et ce coucher de soleil, c’est mon extraordinaire, c’est l’extraordinaire dans mon ordinaire.
- Ça veut dire que vous venez tous les soirs admirer, vivre, ce moment de coucher de soleil, cet instant?
- Alors pour que je puisse l’admirer, il faut reconnaître quand même que le beau temps doit être un peu de la partie. Donc je suis normand d’origine, je connais bien aussi le climat de la Normandie, la météo, et donc comme ça aussi, d’une certaine manière il me permet d’apprécier, parce que ça ne sera pas tous les jours. Donc justement de pouvoir voir ces moments, même si ce soir il y a quelques nuages, et d’une certaine manière moi je préfère ces petits nuages à un ciel tout bleu parce qu’ensuite cela nous permettra d’avoir quelques teintes, quelques reflets qu’un ciel immaculé, un ciel bleu, ne pourra pas nous apporter.
- Je connais cette digue de Cabourg, je connais, j’allais beaucoup quand j’étais enfant en vacances, maintenant j’y suis de manière temporaire mais j’y vis depuis un an, à Cabourg, je connais tout à peu près ici. Et pourtant, chaque soir où je vais voir le coucher de soleil, je vais être surpris. Je connais la fin. Je sais qu’à partir d’un moment le soleil va comme plonger dans la Manche. Mais je ne connais pas la forme. Et pour en avoir fait quand même quelques-uns depuis maintenant plus d’un an, vraiment je vous assure, je pense qu’aucun ne se ressemble. Il y a quelque chose qui me plaît aussi dans cet extraordinaire, c’est que, c’est à la fin de la journée, qu’on pourrait dire par exemple qu’un extraordinaire pourrait être une action que l’on fait qui nous amène un certain très bon sentiment. Là, ici, d’une certaine manière il faut être spectateur et donc savoir se donner le temps. Mais le temps, juste d’être posé.
- Là vous voyez, en ce moment, on est posé sur un banc, il n’y a pas grand monde. Et vraiment, c’est un petit moment qu’on s’offre, gratuit, et vraiment, il y a un petit côté de lâcher prise. Et c’est ça que j’aime bien aussi dans cet extraordinaire c’est que, on prend ce temps là, on n’a pas besoin de faire quelque chose, pas besoin de courir, j’ai pas besoin de faire une action, j’ai juste besoin de me dire “bah tiens pendant 25-30 minutes, je lâche, je regarde”. C’est des moments propices aussi de réflexion, alors ça peut être de tout ordre, et moi pour ma part, cela peut être aussi des éléments de spiritualité. Mais vraiment, qu’on soit croyant ou non, c’est des moments, c’est des petits cadeaux, c’est des petits trésors qu’on peut avoir dans cette journée, et qui nous disent, finalement, on termine sur une belle note, on termine sur une belle couleur. C’est un petit tableau qu’on voit là, je ne sais pas si on entend un petit peu mais il y aussi le bruit des vagues qui arrivent, la marée est en train de remonter, il y a des petits reflets déjà sur la mer, sur la Manche et on est là. Le soleil on sait qu’il va tomber mais il nous offre à chaque fois, voilà, un petit moment d’éternité.