« Mon extraordinaire, c’est de tout transformer en amour »
Interview de Sonia Dumesnil
Retrouvez les podcasts des interviews « l’Extraordinaire dans votre ordinaire » issus de l’émission radio sur RCF
Voici un extrait de l’interview de Sonia Dumesnil dans le cadre de l’émission de radio L’Extraordinaire dans mon Ordinaire, diffusée sur RCF.
Pour écouter l’intégralité du podcast de l’interview de Sonia Dumesnil, vous pouvez consulter le podcast au format MP3 ci-dessous.
- — Bonjour Sonia Dumesnil, vous êtes directrice de RCF. Une seule question pour l’instant: quel est votre extraordinaire dans votre ordinaire?
- — Bonjour Anne-France. Alors en fait cette notion de l’extraordinaire dans l’ordinaire, pour moi, elle est fondamentale. C’est vraiment un petit précepte de vie pour moi, déjà, et c’est aussi un guide.
- C’est une phrase que j’avais lue dans Plusieurs Vies de Sang et qui m’avait bouleversé. Notamment une petite sainte très normande, Sainte-Thérèse, qui disait effectivement que, pour elle, chaque seconde devait être vécue comme extraordinaire même dans le plus ordinaire. Et elle donnait l’exemple que même d’éplucher les patates ça pouvait être un moment spirituel très intense. Donc je pense très souvent à cet avènement de l’extraordinaire dans notre ordinaire. En fait on pense que, quand il se passe rien dans notre vie, en fait c’est une vie plate, ennuyeuse, etc., alors qu’on est les propres créateurs de chaque instant et chaque instant peut être vécu soit d’une manière particulièrement lumineuse, même si dans les faits, il ne se passe pas grand-chose, soit d’une manière effectivement ennuyeuse si on donne pas d’intérêt et si on ne voit que l’utilité de l’instant en fait, voilà. Et je pense que c’est ça qui est le plus important: un instant n’est jamais inutile.
- Et moi, dans ma façon de vivre, le silence, ce que certains pourraient appeler le vide, est en fait un potentiel de richesse extraordinaire dans la mesure où on est vivant et ça peut être un espace de notre existence. Et ça peut être un moment où on peut se retrouver soi-même. Et en fait je me suis amusée à faire cet exercice, de me dire à quel moment dans ma vie j’ai l’impression de m’ennuyer, à quel moment il y a ces espèces d’espaces qu’on pourrait nommer de vide mais qui qui sont en fait des potentiels de retour à soi et que l’on peut habiter avec avec une certaine lumière.
- Et je me suis rendu compte qu’il y en avait beaucoup et que et qu’on pouvait décider de faire de ces instants des instants de ressources déjà, où on peut se ressourcer soi-même, où on peut relire un petit peu les choses qu’on vit etc, et aussi des instants utiles où on peut prendre des décisions, où on peut créer, où on peut en fait anticiper sur une merveille qu’on va décider de réaliser plus tard.
- Voilà, et en fait je n’ai encore rien dit quand j’ai dit ça puisque, pour moi, finalement, dans ces moments-là concrètement qu’est-ce qui rend extraordinaire l’ordinaire et bien pour moi c’est des instants d’amour et en fait dans les moments très basiques effectivement comme éplucher des pommes de terre ou comme attendre dans un rendez-vous ou même faire des tâches plutôt ingrates, et bien on a la possibilité de tout transformer en amour.
- Et donc c’est ça moi, mon extraordinaire, c’est tout transformer en amour. Et je me suis rendu compte que déjà fait des miracles à l’intérieur de soi parce que du coup on voit la vie différemment quand on transforme tout en amour. Et en même temps ça fait des miracles dans les interactions avec les autres parce que, effectivement, ça transforme, effectivement il y a très peu de personnes qui essaient de voir la lumière plutôt que les ténèbres. Et d’essayer de sortir même des choses les plus difficiles, même de, voilà on est en Normandie, il y a souvent beaucoup de nuages, donc même dans les temps gris, on peut tout transformer en lumière. Parce que je pense que l’être humain a vraiment cette capacité, je pense qu’il y a vraiment un soleil intérieur dans chaque être humain, et qu’il n’est pas forcément évident, qu’il faut aller le chercher parfois. Mais qu’il existe vraiment et je pense que vraiment absolument tout être humain à ce soleil intérieur et que parfois il faut des années pour le trouver, mais qu’il est là. Et donc je pars du principe que, de toute façon il y a du soleil, et que de toute façon il y a de l’extraordinaire dans l’ordinaire et que chaque instant de vie et bien c’est comme un jeu, d’aller chercher cet extraordinaire.